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maison passive

Histoire d’une maison passive dans les Yvelines

Interview de Stéphane V.

BET. Quel rôle a joué la commune ?

S.V. Il a fallu négocier et obtenir une dérogation au POS, car un toit mono pente, un bardage visible, une toiture végétalisée n’étaient pas autorisés… Cela a pris beaucoup de temps et de patience mais finalement le PLU a été modifié et ce type de construction est maintenant possible.

BET. Quels étaient les objectifs poursuivis ?

S.V. Construire une vraie maison bioclimatique avec la performance énergétique, le label BBC et le label allemand de maison passive ; pour cela, il fallait remplir un cahier des charges précis : pas de chauffage central mais un poêle à bois de faible puissance (7Kwh), un ballon d’eau chaude solaire, avec une résistance électrique d’appoint (2Kwh). Une maison chauffée par le soleil, avec une orientation primordiale, orientée 190° sud ; un triple vitrage, qui isole énormément, sans aucune sensation de paroi froide, même en plein hiver.

BET. Y a-t-il eu des subventions ?

S.V. Oui,  en 2009, il y a eu trois concours , un lancé par l’ADEME, un du département(FEDEI), et un autre de l’ALME ;  le propriétaire ayant gagné les trois a obtenu des subventions, qui n’ont plus cours actuellement.

BET. Comment a été choisi l’architecte ?

S.V. Les propriétaires avaient visité la maison passive du Mesnil Saint Denis labellisée,  et décidé de faire appel au même architecte, M.Karawitz.

BET. Quelle a été la durée des travaux ?

S.V. Il a fallu 5 mois entre l’arrivée des panneaux de bois et la fin de la construction ;  les panneaux ont été découpés au laser en usine, amenés puis assemblés par un   « manitou » .Les lames sont d’une seule pièce, jusqu’à 10 m de long, 3m de haut et 10cm d’épaisseur. Pour les finitions, cela a pris beaucoup plus de temps…

BET. Comment la maison est-elle construite ?  

S.V. Les fondations : on a creusé avant de mettre la dalle-béton puis on a construit un muret de 40cm de haut ; 20cm ont été remplis par du béton cellulaire et 20 cm par du liège dur ; la maison est comme emballée par un revêtement multicouche.  La dalle de béton, appelée radier, est plus large que la structure pour permettre d’isoler l’ensemble, le contour est fait pour éviter les ponts thermiques. L’ossature de la maison comprend des  panneaux de bois plein (mur porteur qui remplace les parpaings), un lattage avec 3 plis croisés, un régulateur de vapeur (toile), de la laine de bois comme isolant, un pare-pluie, un bardage (ravalement). La construction est dite en empilement : il y a ce qu’on appelle des murs de refend qui récupèrent le toit ; le plancher et le plafond sont faits de la même façon et posés sur les éléments porteurs.    

BET. Comment sont produites l’électricité et l’eau chaude ?

S.V. Il y a 5m2 de panneaux solaires, avec une bonne exposition ; Il ne s’agit pas de panneaux photo voltaïques : un liquide caloporteur capte la chaleur (calories), l’emmagasine puis la restitue…Il y a un ballon d’eau chaude solaire, une machine à laver la vaisselle et une machine à laver le linge avec arrivée d’eau chaude (ce qui en diminue la consommation). Quand il fait gris, une résistance électrique prend le relais (environ 30% de l’année).

BET. Et la ventilation ( ou VMC) ?

S.V. C’est une ventilation double flux ; il faut ventiler et évacuer l’air provenant de l’activité humaine . Au lieu de faire rentrer de l’air froid qui refroidirait tout, on extrait des pièces humides (salle de bains, cuisine…) l’air vicié ; un échangeur à plaques récupère les calories de l’air extérieur réchauffé ;  la vmc passe en mezzanine dans les pièces ; dans un petit local technique, on voit les bouches d’insufflation ; la commande est simple, c’est comme une chaudière ; avec le débit, les créneaux, les jours, une programmation… Les bactéries ne peuvent être enfermées dans l’air de la maison, puisqu’il n’y a pas de contact entre l’air entrant et l’air sortant.  

BET. Faut-il des chauffages d’appoint ?

S.V. Dans la salle de bains, il y a des sèche-serviettes et une température un peu plus élevée. Parfois on utilise aussi un petit convecteur à bain d’huile (coût = environ 50 euros à l’année). En bas, le petit poële, complètement étanche, chauffe avec des bûches de 25 cm ; en une journée, on consomme 3 bûches, le foyer est petit ; on obtient ainsi 22° dans la pièce ; comme il est entouré de céramique, il y a un fort rayonnement ; de plus, on ne sent pas le froid sur le triple vitrage.

BET. Et les ouvertures ?portes, fenêtres ?   

S.V. La porte d’entrée est une porte passive totalement isolée ; des tests d’étanchéité à l’air ont été effectués ; des mesures ont été prises avec un appareil spécial (pression – dépression) pour en valider l’étanchéité. Un travail d’isolation des fenêtres a aussi été fait autour des bâtis, pour éviter les ponts thermiques.

Merci à Stéphane de nous avoir accueilli chez lui.

(si vous voulez en savoir davantage, prenez contact avec l’association)